A l’instar du blond du sketch de Gad Elmaleh, on aurait pu caricaturer Pierrot Helleu dans son rôle d’aventurier à qui tout réussit. Faisant fi des obstacles et des péripéties de la vie.
Imperturbable et indestructible. Mais Pierrot Helleu, c’est l’anti-héros, un homme simple qui vit de ses passions, guidé par une irrépressible envie d’aller au bout de ses paris sportifs.
Professeur diplômé, au sein de son école de Parapente, Pierrot Helleu n’est pas homme de routine. Il lui faut inventer et explorer d’autres terrains de jeu. Dernier en date, celui de partir explorer d’autres sensations en alliant course à pied et vol en parapente. Voile légère (1kg) sur le dos, munis de l’essentiel en vivres et en eau, il expérimente avec ses dalons, depuis le bord de mer pour une course de deux à trois jours, les sommets de la Réunion en course à pied pour les descendre en parapente. Un trip réservé aux plus aguerris des sportifs, nécessitant de bonnes connaissances en aéorologie.
« Cela implique une grande préparation en amont et de bien connaître les conditions météorologiques. Pas de place à l’amateurisme. Car si le Maïdo et le cirque de Mafate demeurent à mes yeux les plus beaux sites de parapente au monde, il importe de bien se préparer pour faire de ces instants des souvenirs magiques. C’est une discipline nouvelle, qui me permet d’allier le trail et ma passion du parapente. Un bon entraînement pour le Grand Raid. La seule improvisation que nous nous permettons, c’est peut-être celle de changer les itinéraires en fonction des données météo qui évoluent. Cilaos, Mafate, le Maïdo, le Grand Bénard, Kerveguen, le Piton des Neiges, les Makes, autant de spots qui nous permettent d’assouvir notre passion en toute sécurité », confie Pierrot.
Des trips de deux à trois jours dans des conditions extrêmes, avec le strict nécessaire. « L’évolution du matériel et son adaptabilité aux conditions extrêmes nous permet ce genre de challenge. Pas de duvet, on dort enroulé dans notre voile, ce n’est pas du tourisme, c’est un peu limite au niveau conditions mais c’est ce qui nous motive. Le vol bivouac est une discipline à part entière, une nouvelle façon de vivre l’aventure et d’appréhender les paysages de la Réunion dont je ne me lasse pas » avoue Pierrot Helleu.
Ce concept existe déjà en Europe dans les Alpes au départ de l’Autriche, longeant le croissant alpin pour arriver en six jours pour le meilleur à Monaco. Une course folle.
L’Aventure avec un grand A
Car Pierrot Helleu n’en est pas à ses premières escapades aventureuses. Du haut de ses 42 ans, cet infatigable bourlingueur a déjà sillonné une grande partie de la planète. Avec toujours à l’esprit, l’idée de repousser ses propres limites. Traverser à la machette les contrées les plus reculées de l’Ethiopie avec sa fille de 5 ans sur le dos, affrontant le désert inhospitalier pendant un mois n’est pas pour faire peur à notre homme. Alors inconscient ?
« Non, chaque voyage est le fruit d’une longue préparation. Mûrement réfléchie. Où tout est calculé et soupesé »
déclare le sportif.
Car Pierrot Helleu est un athlète complet qui s’est mesuré aux conditions les plus extrêmes. Caméraman pour Nicolas Vannier dans le grand nord canadien, il a été sur plusieurs expéditions en Sibérie en tant que cadreur et éclaireur.
Caméraman à TF1 pour « Histoires naturelles », cadreur à Ushuaïa, et l’émission « Faut pas rêver », scaphandrier pour la Comex, surfer et kite surfer accompli, il a traversé Madagascar en moto et à cheval, descendu les rivières en rafting. Rien n’arrête notre homme. Les pays les plus reculés sont ses terrains de jeu. Et La réunion un petit paradis.
Ce goût de l’aventure lui est venu dès l’âge de 12 ans pour son premier tour du monde comme équipier sur un voilier. « Une école de la vie qui m’a transformé à tout jamais. Une expérience déterminante ». Le monde est vaste et Pierrot entend bien le parcourir. 17 ans l’âge de la maturité, ses parents le laisse venir s’installer à la Réunion où il passera ses brevets de plongée sous-marine. S’ensuivent alors une longue liste de pays, d’aventures qui forgeront Pierrot et l’initieront aux sports extrêmes dont la chute libre et le wingsuit. En attendant de trouver un nouveau défi à sa mesure.
En 2019, ce sera la Diagonale des fous.
Parapente à la Réunion : un peu d’histoire
En novembre 1984, John Jourdain, est l’auteur du premier vol de l’histoire du parapente à la Réunion aux côtés de Jean Claude Bétemps et de son inventeur Gérard Bosson. Il est à l’origine de la formation de centaine de pilotes et de l’ouverture de beaucoup de sites sur l’île.
En 1990, le premier Critérium de parapente de la Réunion est créé. Un événement, rebaptisé en 1991 le Maïdo-Run vivra jusqu’en 1996. Il sera remplacé par une pré coupe du Monde en 1997 et par l’Open de La Réunion en 1998. Puis, ce sont les manches de pré-coupe du monde ou pré-championnat de France qui se succèdent, avant la première reconnaissance nationale du site de vol libre de La Réunion, avec l’organisation du premier championnat de France de parapente sur l’île en l’an 2000.
En 2005, l’île de La Réunion organisera sa seconde finale des Championnats de France, signe que le site de qualité est apprécié au plus haut niveau. Mais c’est l’organisation de la Finale de la coupe du monde de parapente 2003 et une nouvelle fois en 2006 qui conféreront définitivement au site de l’île de La Réunion sa renommée internationale. Désormais, ce sont les World Cup Séries avec un Prize Money qui attirent les pilotes venus du monde entier.
Source Gadiamb.re